Des sols en bonne santé, un atout pour améliorer la résilience des exploitations

Un sol fertile, bien structuré apporte aux cultures tout ce dont elles ont besoin pour se développer et assurer un bon rendement. Mais ce n’est pas tout, un sol en bonne santé joue également un rôle déterminant dans le cycle de l’eau, dans la préservation de la biodiversité et dans la régulation thermique de la parcelle. En agissant comme un puits de carbone, il permet aussi d’accroître le stockage de cet élément, participant ainsi à limiter le réchauffement climatique. Le plus important est donc de commencer par réaliser un diagnostic pour mesurer l’état de santé de ses sols et identifier les pistes de progrès possibles pour l’améliorer, si besoin.

Un sol nu chauffe plus vite et évapore davantage

Parmi les pratiques identifiées comme efficaces pour retrouver des sols en bonne santé : la réduction du travail du sol. En effet, en limitant le passage d’outils, la porosité biologique du sol est préservée et avec elle, un pouvoir plus grand de rétention d’eau. Sans oublier que le maintien d’un mulch limite les excès de températures à la surface du sol et réduit l’évapotranspiration. Dans un contexte climatique où les périodes de sécheresse et de fortes chaleurs ont tendance à se multiplier, cette parade s’avère, dès lors, essentielle. Ainsi, des essais ont montré que la réserve utile d’un sol était deux fois plus importante sur une parcelle conduite en agriculture régénérative que sur une parcelle menée de façon traditionnelle avec des labours réguliers. Un sol qui chauffe aura tendance à perdre beaucoup d’eau. Ainsi, des mesures ont été réalisées en plein été : sur une parcelle conduite en ACS avec la présence de résidus de culture, l’évaporation moyenne, sur chaumes de blé, est de 4,2 mm en une semaine. Elle est de 28 mm sur un sol travaillé et déchaumé.

Valoriser les tonnes supplémentaires de CO₂ stockées

La présence de résidus en surfaces impacte aussi le fonctionnement hydrique global des sols et permet dès lors une meilleure rétention des eaux de pluie. De même, l’implantation de couverts végétaux et la préservation d’un mulch en surface facilitent la pénétration d’eau dans les sols ou son évacuation plus rapide quand celle-ci tombe en abondance. Couvrir les sols de façon permanente accroît aussi le taux d’humus et permet non seulement de réduire les apports d’engrais minéraux mais augmente l’activité microbienne des sols. Or, un sol riche en matières organiques capte davantage de carbone car les véritables stockeurs de carbone, ce sont les micro-organismes. Un sol vivant s’affiche donc comme l’une des solutions les plus prometteuses pour combattre l’urgence climatique à l’échelle d’une exploitation agricole.

Et si ce changement de pratiques était valorisé financièrement ? C’est tout l’enjeu du programme Cargill RegenConnect®, lancé en 2022 en France. L’idée est, dans un premier temps, de quantifier les tonnes supplémentaires de CO₂ stockées via ces nouvelles pratiques. Cargill cible pour l’heure deux principaux leviers : la mise en place de couverts végétaux et le travail du sol. Un agriculteur se fera épauler par son technicien de coopérative ou négoce pour identifier les pistes de progrès les plus pertinentes à mettre en place pour sa propre exploitation. Cargill se charge ensuite de quantifier les tonnes de CO₂ et de les valoriser auprès de ses clients de l’aval, soucieux, eux aussi, de trouver des solutions pour réduire leur empreinte carbone. Ce programme assure non seulement la validité des tonnes de CO₂ achetées mais également un débouché à celles-ci, Cargill s'en portant structurellement acquéreur : un fonctionnement simple, très apprécié de la douzaine de collecteurs qui adhèrent déjà au projet. Tous les acteurs de la chaine ont ainsi la visibilité sur qui achète et pour quoi faire.